Quatre mois se sont écoulés depuis le jour où les étudiants en médecine au Maroc ont signé un protocole d’accord avec le ministère de santé et ministère de l’enseignement supérieur, un accord précieux qui marqua la fin d’une crise sans pareil : la plus longue grève étudiante. Toutefois, bien que certains acquis se soient manifestés sur le terrain, les étudiants dénoncent encore des promesses dites non tenues et des demandes de réunions sans réponse.
les modifications liées aux GST
L’un des principaux sujets qui suscitent la controverse est le statut des externes, des internes et des résidents au sein des groupements sanitaires territoriaux. Le procès d’accord stipulait que les textes réglementaires concernant la situation des étudiants et des médecins dans le cadre de la nouvelle réforme relative aux GST seraient soumis avant janvier 2025. Néanmoins, les changements quant à la nouvelle réforme et au statut du personnel restent flous, et l’adhésion des stagiaires au système de couverture sanitaire, à l’assurance maladie et au système d’assurance pour les maladies professionnelles est pour l’instant lettre morte.
En parallèle, les effectifs massifs dans les services hospitaliers soulèvent une forte inquiétude. Bien que la mise en place d’une stratégie de gestion des terrains de stage menée par Commission Régionale de Coordination de la Formation était prévue, les étudiants, médecins et professeurs critiquent encore les conditions de travail, et l’affectation de nombres bien trop élevés par rapport à la capacité d’accueil des services, surtout dans le cadre actuel où les hôpitaux sont partagés entre étudiants en médecine des secteurs privé et public.
Un 3e cycle flou
L’incertitude et l’ambiguïté planent toujours sur le troisième cycle.Cette année encore, les étudiants passeront leurs concours de spécialité selon l’ancien régime. La nouvelle réforme n’a pas été mise en application, quoique la date inscrite dans le PV soit déjà expirée.
En outre, les directives pédagogiques unifiant les études et les objectifs de spécialité sont toujours en suspens.
À cela, s’ajoute le souci des doctorants, qui, avec le retard de création de la plateforme destinée à l’organisation des thèses et à la facilitation des procédures, luttent encore avec les méthodes traditionnelles.
Divers
Par ailleurs, les récemment admis ne sont pas épargnés de leur part de difficultés ! La promotion 2024/2025 se trouve confrontée au même flou qu’avaient subi ses prédécesseurs : une nouvelle réforme, sans cnpn officiel. Avec un programme chargé, des cours condensés et l’absence de tout document explicatif, les nouveaux étudiants en font les frais.
Sur le plan financier aussi, l’augmentation des indemnités pose un problème. Alors que certaines facultés souffrent encore d’un blocage injustifié, les autres ayant reçu leurs bourses dénoncent un montant inférieur à celui attendu . Les bourses sont encore versées selon l’ancien régime ! En contrepartie, les bureaux des étudiants affirment que des réunions sont en cours pour définir les statuts légaux de ces comités.
Ainsi, avec ce contraste entre les revendications concrètes et celles sur papier, quel avenir peut-on envisager pour cette situation ?