Boycott des Étudiants en Médecine et en pharmacie : L’Année Universitaire Commence Sans Solutions.
L’année universitaire approche à grands pas, mais les étudiants en médecine et en pharmacie semblent encore loin de retrouver les amphis. En effet, après neuf mois de suspension aucune solution concrète n’a émergé pour résoudre leurs problèmes persistants. Depuis le 20 décembre, ces étudiants sont plongés dans un boycott ouvert. Leur mouvement s’appuie sur un dossier revendicatif précis, centré sur quatre grandes problématiques : la non-réduction des années d’études de 7 à 6 ans, la dégradation de la qualité de la formation théorique et pratique en raison de l’augmentation du nombre d’étudiants sans adaptation de l’infrastructure, la réorganisation du troisième cycle, et des rémunérations jugées insuffisantes.
Cette situation d’insécurité et d’ambiguïté a de nombreuses répercussions sur les étudiants, la plus préoccupante étant l’absence d’attestation de scolarité. Cette lacune crée des obstacles majeurs dans leur vie universitaire et met en évidence l’urgence de trouver une solution à cette crise.
Le Dilemme des Attestations : Étudiants en Médecine et en pharmacie confrontés à des crises de Logement et aux risques de réduction de Bourses
L’attestation de scolarité est un document essentiel pour tous les étudiants, y compris ceux en médecine et en pharmacie . Elle confirme leur affiliation à la faculté et leur permet de bénéficier de divers avantages, tels que l’accès aux listes et aux espaces culturels, les réductions sur les moyens de transport , ainsi que le logement universitaire et les bourses d’études.
Cependant, en raison du boycott en cours, les étudiants en médecine et en pharmacie se retrouvent dans une impasse. Leur année universitaire n’étant pas encore achevée, ils n’ont pas d’attestation de scolarité valide pour l’année en cours. La faculté ne délivre que les attestations pour l’année 2023/2024, tandis que les responsables des logements et des bourses exigent une attestation actuelle pour réinscription. Ils refusent catégoriquement toutes les tentatives de négociation ou les propositions des étudiants, telles que la signature d’un engagement en attendant la délivrance des attestations. En conséquence, ces étudiants se retrouvent exclus de ces services cruciaux, ce qui constitue un fardeau financier important pour ceux qui dépendent des bourses pour financer leurs études.
Les inquiétudes des étudiants vont bien au-delà de l’absence d’attestations de scolarité. Certains redoutent que, d’ici la résolution de cette situation, toutes les chambres des résidences universitaires soient déjà attribuées à des étudiants d’autres filières. Ils risquent alors de se retrouver dans l’obligation de chercher des logements privés, s’ils en trouvent encore, ou de faire face à un manque de solution de logement.
De plus, certains étudiants craignent que cette crise entraîne un redoublement automatique, Dans ce cas, ils se verraient injustement pénalisés par une réduction de moitié de leur bourse, alors même que leur ajournement n’est pas le fruit d’un échec académique, mais bien la conséquence de leur engagement à défendre leurs droits à travers la grève. Une telle mesure serait non seulement perçue comme une sanction injuste pour avoir défendu leurs droits, mais elle compliquerait également leur situation financière et perturberait gravement leur parcours académique.
Rigidité des Procédures : Prévention ou Sanction des Étudiants en Grève ?
Face à cette situation délicate et exceptionnelle, où les étudiants se trouvent dans une impasse et où les responsables restent inflexibles, ne proposant ni réponses ni solutions, on ne peut s’empêcher de se demander si cette rigidité dans les procédures est une mesure d’organisation visant à éviter tout désordre potentiel, ou si elle constitue plutôt une forme de sanction à l’encontre des étudiants en grève.
Recherche de Réponses : Le Rôle de l’ONOUSC
Des membres de l’équipe DocsVoice se sont rendus à l’Office National des Œuvres Universitaires, Sociales et Culturelles (ONOUSC) à Rabat pour obtenir des clarifications. Malgré l’absence du directeur, certaines réponses ont pu être recueillies.
Le responsable des bourses a confirmé qu’aucune directive spéciale n’avait été donnée concernant la grève, et que les étudiants percevront leur bourse dès qu’ils pourront fournir une attestation de scolarité valable. En cas de redoublement, ils bénéficieront toujours de leur année de réserve.
Du côté des cités universitaires, la situation est considérée comme “normale”. Les responsables exigent également une attestation de scolarité pour l’année en cours et n’ont reçu aucun courrier spécial pour adapter les procédures face à cette crise. Une fois la période de réinscription terminée, aucune exception ne sera faite pour les étudiants en grève, à moins qu’une démarche officielle ne soit initiée par la faculté de médecine.
Un Manque de Transparence Perturbant
Les tentatives pour obtenir davantage d’informations se sont heurtées à des obstacles, notamment avec des agents de sécurité qui ont interrompu les discussions avec certains responsables. Ce manque de transparence et de coopération alimente les frustrations des étudiants, qui se retrouvent dans une situation de plus en plus difficile, sans issue claire en vue.
Cette crise qui persiste depuis plusieurs mois illustre les graves répercussions du boycott et l’absence de dialogue concret pour résoudre les revendications des étudiants. L’année universitaire reste suspendue, laissant les étudiants dans une impasse.