Et si votre pain quotidien devenait votre pire ennemi ? C’est la réalité vécue par des personnes atteintes de la maladie cœliaque, une affection auto-immune souvent ignorée, mais aux conséquences bien réelles. Derrière son silence, elle cache un véritable combat de tous les jours.
Un quotidien bouleversé : Impact social
Les personnes atteintes de la maladie cœliaque au Maroc doivent faire face à des défis quotidiens, notamment la disponibilité limitée d’aliments sans gluten et la méconnaissance de la maladie. Cela peut entraîner des sentiments d’isolement et de frustration.
Les restrictions alimentaires, les douleurs abdominales et la fatigue peuvent rendre la vie sociale et professionnelle compliquée. Les coûts supplémentaires pour les aliments sans gluten ajoutent également un fardeau économique. Imaginez vivre chaque jour avec ces contraintes, en devant constamment surveiller votre alimentation et en abordant chaque repas avec prudence, même en compagnie de vos proches.
Retard du diagnostic :
Le retard du diagnostic de la maladie cœliaque est un problème persistant au Maroc, où le délai moyen entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic peut varier de plusieurs mois à plusieurs années. Ce retard est dû à plusieurs facteurs, notamment le manque de sensibilisation et de formation des professionnels de santé, la variabilité des symptômes qui peuvent être confondus avec d’autres pathologies, l’absence de tests de dépistage systématiques et les difficultés d’accès aux soins de santé spécialisés dans certaines régions.
Ce retard de diagnostic peut avoir de lourdes conséquences, en favorisant l’apparition de complications et en altérant significativement la qualité de vie des patients.
Avancées et PEC :
Au Maroc, la prise en charge de la maladie cœliaque a connu des progrès significatifs au cours des dernières années. En 2022, lʼInstitut Marocain de Normalisation IMANOR , en collaboration avec lʼAssociation Marocaine des Intolérants et Allergiques au Gluten AMIAG , a instauré un label national « Sans Gluten », garantissant la conformité des produits alimentaires aux normes de sécurité destinées aux patients cœliaques, et assurant une traçabilité stricte tout au long de la chaîne de production.
Parallèlement, lʼAMIAG, fondée en 2013, sʼimpose comme un acteur clé dans la sensibilisation et le soutien des personnes atteintes. Elle organise régulièrement des campagnes dʼinformation, des ateliers culinaires éducatifs, des conférences scientifiques, et apporte une aide alimentaire aux familles défavorisées. Consciente de lʼimpact psychosocial de la maladie, notamment chez lʼenfant, lʼassociation insiste sur lʼimportance de l’accompagnement psychologique afin de faciliter lʼadhésion au régime strict.
Priorités actuelles et perspectives d’avenir :
Afin d’améliorer l’accompagnement des individus souffrant de la maladie cœliaque, il est primordial de savoir les identifier précocement. Cela nécessite une formation des professionnels de la santé pour reconnaître les symptômes de la maladie, même lorsqu’ils sont subtils ou atypiques. De plus, il est essentiel de revoir l’accès aux produits sans gluten, actuellement restreint, en encourageant la production locale et en allégeant les taxes pour les rendre plus accessibles.
Une reconnaissance officielle de cette maladie dans les politiques de santé permettrait d’assurer un suivi médical adapté et de renforcer les droits des patients. Enfin, le soutien à la recherche et aux associations œuvrant dans ce domaine contribuerait à une meilleure compréhension des besoins des personnes atteintes de la maladie cœliaque au Maroc, ainsi qu’à une sensibilisation accrue de la société.
Conclusion :
La maladie cœliaque est bien plus qu’une simple intolérance alimentaire. C’est une pathologie auto-immune complexe qui nécessite un diagnostic précoce, une prise en charge rigoureuse et une sensibilisation accrue. Mieux la connaître, c’est mieux vivre avec – ou mieux accompagner – ceux qui en souffrent.