“Pour chaque maladie, il y’a un remède”. Pourtant, certains vivent dans une incertitude permanente , entre douleurs imprévisibles et rechutes silencieuses. C’est la réalité éprouvante des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique.
Un problème de santé publique à l’échelle internationale :
Les MICI touchent des millions de personnes dans le monde, avec une incidence croissante notamment dans les pays en développement. Urbanisation, alimentation transformée et stress contribuent à cette augmentation. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) classe désormais ces maladies parmi les priorités mondiales de santé publique.
L’engagement mondial de l’OMS :
Les MICI sont des pathologies graves, souvent invalidantes, qui affectent fortement la qualité de vie des patients et entraînent un lourd fardeau socio-économique.
Face à ce constat, l’OMS œuvre pour améliorer la prise en charge grâce à un dépistage précoce, un accès universel et équitable aux traitements innovants, ainsi qu’à la mise en place de registres mondiaux pour mieux évaluer leur impact.
Pour atteindre ces objectifs, l’OMS encourage la collaboration entre pays, institutions de recherche, professionnels de santé et industrie pharmaceutique. Ces partenariats favorisent le partage des connaissances, accélèrent le développement de nouveaux traitements et assurent que tous les patients, où qu’ils se trouvent, bénéficient des avancées médicales.
Situation actuelle au Maroc et stratégie sanitaire :
Au Maroc, les MICI, longtemps sous-estimées, connaissent une hausse nette de leur prévalence, touchant environ 10 000 patients âgés de 15 à 35 ans.
Le pays a déployé plusieurs stratégies, notamment via l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et des partenariats public-privé, afin de faciliter l’accès aux traitements adaptés. Des registres nationaux sont en cours de développement pour mieux cartographier la maladie.
Les centres hospitaliers universitaires de Casablanca et Rabat, véritables références régionales, forment des spécialistes et contribuent à réduire les retards de diagnostic.
Soutenues par des campagnes de sensibilisation, les associations brisent l’isolement des patients. Malgré les défis, le Maroc transforme peu à peu cette réalité en un modèle de résilience sanitaire.
Avancées dans la prise en charge :
Le traitement des MICI repose sur une prise en charge progressive, adaptée à la gravité et à l’évolution de la maladie. Il combine un traitement de fond pour contrôler l’inflammation durablement et des traitements symptomatiques pour gérer les poussées aiguës.
Un suivi régulier et multidisciplinaire est essentiel pour ajuster les thérapies et prévenir les complications.
Les 5-ASA (acide aminosalicylique) restent la base du traitement de maintenance. En cas de poussée, les corticoïdes sont prescrits, souvent associés à des immunosuppresseurs comme l’azathioprine.
Les biothérapies, notamment les anti-TNF, ont transformé la prise en charge en favorisant la cicatrisation muqueuse.
De nouvelles molécules, comme les inhibiteurs de JAK, le vedolizumab, l’infliximab et l’ustékinumab, offrent des options pour les patients résistants.
Dans les cas avancés, une chirurgie peut être nécessaire. Les techniques mini-invasives, telles que l’endoscopie, réduisent la morbidité et les complications post-opératoires.
Selon la gravité, une intervention plus avancée est préconisée, en privilégiant la chirurgie conservatrice “stricturoplastie” à la résection
Conclusion :
Les MICI représentent un enjeu majeur de santé publique, particulièrement chez les jeunes adultes. Leur prise en charge efficace repose sur un dépistage précoce, un accès équitable aux traitements, un suivi médical rigoureux et un soutien psychosocial.
Investir dans ces axes, c’est améliorer la qualité de vie des patients et diminuer le coût socio-économique de ces maladies à long terme.